
Ce mois d’avril 2023 est festif dans beaucoup de traditions religieuses. Le 5 avril, c’était Pessah, la Pâques juive. Les 9 et 15 avril, la Pâques chrétienne et hier, c’était l’Aïd, la fête de la fin du Ramadan. Quel est le sens de ces fêtes et comment l’incarner dans nos vies ?
J’avais déjà aborder le sens spécifique des pâques juive et chrétienne ici : https://coachplusdevie.com/2021/04/08/paques-passage-nouveau-depart/. Mais ici, mon accent sera un peu différent. Nos fêtes religieuses sont déjà nées pour célébrer un événement de “l’histoire du salut” comme on dit dans le jargon chrétien. Salut est le nom qui veut dire le fait d’être sauvé, libéré, délivré… Quand on voit le succès du chant “libéré, délivré” du dessin animé La Reine des Neiges, on voit que le fait de chanter cette libération rejoint encore aujourd’hui les personnes de tous âges. Nous avons tous besoin de libération dans nos vies, même si nous n’en avons pas toujours conscience !
La particularité de nos célébrations religieuses – quelle que soit notre foi – est ce cycle d’actualisation d’un événement passé que l’on célèbre et qui rejoint notre aujourd’hui. Ainsi, nos frères musulmans, lors de l’Aïd – qu’ils célébraient hier – fait mémoire du sacrifice d’Abraham. Cet événement raconté en premier dans la Bible (Genèse 22) est une épreuve pour Abraham qui comprend qu’il doit sacrifier son fils premier né- comme cela se faisait à son époque – et en même temps qui est “libéré” de faire ce sacrifice au dernier moment par Dieu. L’Aïd est célébré à la fin du Ramadan, temps d’épreuves par le jeûne exigeant qu’il impliqué, c’est un des 5 piliers de l’Islam et un temps spirituel de prière, de partage, de don de soi qui permet au musulman de “revenir à Dieu” plus particulièrement pendant ce temps. Temps de “recentrage” de son rapport à Dieu, aux autres, car les deux sont liés. C’est aussi à ce moment-là qu’a lieu le Hajj, le pèlerinage à la Mecque, là encore un des cinq piliers de l’Islam. La personne qui fait ce pèlerinage ne le fait pas habituellement jeune. C’est une démarche spirituelle importante, et au sens concret un pèlerinage.
Je fais exprès de prendre cet exemple hors de ma propre foi pour montrer que la démarche a quelque chose d’universel et qu’elle est transposable, y compris dans une démarche laïque. La célébration religieuse fait mémoire d’un événement ancien et emblématique – non au sens de “faux” mais au sens d’histoire symbolique porteuse de sens. Cet événement est si important qu’une fête est née de celui-ci. Puis le fait de célébrer cette fête actualise cet événement pour moi aujourd’hui. Je ne suis plus Abraham qui a offert son fils mais qu’ai-je traversé cette année ? qu’ai-je dépassé ? Comment je célèbre cette libération qui m’a été offerte. Cela peut être très concret. Personnellement, j’ai vécu du harcèlement dans une de mes missions. Cela a été très dur. Je continue à en vivre – ma mission se finit bientôt – mais je suis libérée de cela. Comment ? Dans ma foi, je dis : “le Seigneur m’a envoyé un ange”, un messager, qui est passé par une personne très concrète, spécialisée sur la question de l’accompagnement du harcèlement. Elle m’a donné des clés qui en trois rencontres m’ont permis de vivre un retournement intérieur et de pouvoir me positionner. Ma célébration de Pâques, cette année, pour moi, c’est cela !
Il est bon de célébrer nos fêtes, il est bon aussi de les relier – c’est le sens du mot “religieux”, “qui relie” – à nos histoires. Elles s’incarnent alors et deviennent plus significatives pour nous. Elles prennent de la profondeur, de la saveur, du goût en nous. Et toi, quelle fête de parlent particulièrement ? A-t-elle un lien singulier avec un moment de ta vie personnelle ?
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