Beaucoup de mes clientes viennent vers moi pour travailler leur estime d’elle-même. Souvent, elles sentent ce déficit et veulent le travailler, notamment pour ne pas le transmettre à leurs enfants ! Mais de quoi parle-t-on quand on parle d’estime de soi ? Quelle est la différence avec la confiance en soi et l’amour de soi ?
Je me fonde ici sur le travail de Christophe André, notamment sur son livre publié avec François Lelord, L’estime de soi. S’aimer pour mieux vivre avec les autres, Odile Jacob, 2008. Vous pouvez trouver des conférences en ligne de lui sur la question ainsi que plusieurs autres ouvrages.
Voici une définition qu’il donne lors d’une conférence donnée à Rennes en 2016 : « L’estime de soi est ce regard que nous portons sur nous-mêmes et le jugement que nous portons sur ce que nous voyons. C’est le sens même du mot « estimer ». Quand je veux estimer la valeur d’un objet, je commence par le regarder et puis j’estime sa valeur. »
otre formatrice de coaching disait que l’estime de soi était une équation :
Ce que je démontre
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Ce que je prétend
Plus l’écart est important, plus l’estime de soi va être basse. Si j’ai une haute vision de ce que je “devrais” être, un grand idéalisme, je vais être en souffrance de façon constante car ce que je suis – ce que je démontre – ne colle pas avec ce que je prétend être. Le but n’est pas de ne plus avoir d’idéal mais d’avoir une exigence plus réaliste, d’y aller par pallier. A l’IFHIM, on nous parlait sans cesse de se donner des défis gradués. Y aller pas à pas, kaïzen dirait certains !
Pour Christophe André, l’estime de soi est fondée sur le triade suivante : amour de soi, vision de soi et confiance en soi.
Quand j’anime mon atelier sur l’estime de soi, j’aime commencer par faire partager chacun/e par une image de ce qu’est l’estime de soi pour la personne. C’est un temps très riche qui permet déjà de percevoir la vision de soi qu’a chacun/e. Cette vision est marquée – comme les autres éléments – par l’éducation. Est-ce qu’on a eu tendance à te dire que tout était possible ou que tu étais nulle ? Cela va avoir un impact sur cette vision interne. Cette vision de soi peut aussi être marquée par ton histoire. Une personne abusée a vécu dans sa chair qu’elle n’avait pas de valeur, qu’elle était utilisable comme un objet et non respectable comme une personne unique. Cela lui fait avoir généralement une vision d’elle-même très basse même si ce n’est pas toujours conscience. Cela fait que même si elle reçoit de l’extérieur des : “tu es formidable…” ou n’importe quel autre compliment sincère, comme elle a introjetée par l’expérience qu’elle n’a pas de valeur, elle ne va pas croire ce qu’on lui dit de bien sur elle. Cette vision est interne… Est-ce que tu te surestimes ? te sous-estimes ? ou tu t’estimes “à ta juste valeur” comme dit st Paul ?
L’amour de soi est cet amour inconditionnel de soi, quoi que je puisse faire, dire, penser… C’est l’amour des parents – bons parents – pour leurs enfants. Est-ce que j’ai ce regard aimant sur moi-même ? Est-ce que je m’accueille dans mes contradictions ? dans toute ma personne ? Est-ce je suis fière de qui je suis aujourd’hui ? Est-ce que je célèbre le chemin que j’ai parcouru jusqu’ici sans me focaliser uniquement sur les manques que je perçois aussi ? Est-ce que je m’accueille et m’aime fondamentalement ? Cet amour se traduit aussi par le fait d’être en capacité de prendre soin de soi, de se donner ce qu’on aime, savoir se prioriser, savoir refuser des relations qui me font du mal… Où en es-tu dans cet amour de toi-même ? J’aime citer la parole biblique : “tu aimeras ton prochain comme toi-même” à mes clients comme clé possible pour avancer vers ce chemin… Parfois, nous sommes plus doués/ées pour prendre soin des autres, aimer l’autre que de se donner à soi de l’amour. Une soeur m’avait dit quand j’étais étudiante : “prends soin de toi… comme tu prendrais soin de ta Bonne Maman”… Elle a fait mouche !! Qu’aimes tu et que tu peux t’offrir comme signe de cet amour pour toi ? Se connecter à l’enfant que nous étions peut aider à cela ! Généralement, on aime toujours cela comme adulte !!
Quand on va sur le volet confiance en soi, on arrive dans cette connaissance et cette confiance en ses capacités propres. Je sais que je peux animer un atelier sur l’estime de soi, que je suis capable de marcher 40 jours sur le chemin de Compostelle, que je peux coacher quelqu’un pour la faire grandir dans un plus grand équilibre de vie… J’ai confiance que je peux le faire ! Notre formatrice de coaching nous avait fait ouvrir un document en début de formation qui commençait par : “je peux”… et nous devions compléter. Je peux conduire une voiture, faire la vaisselle, marcher, danser, jouer de la flûte, faire une mousse au chocolat, écrire un article, animer les chants à la messe… je t’invite à faire un tel document et le remplir tous les jours pendant un mois. Tu verras tout ce que tu sais, peux faire !! Nous nous focalisons souvent sur nos manques, nos incapacités, or, se connecter à tout ce que nous pouvons faire est un champ immense de ressources !
Plusieurs éléments favorisent l’estime de soi :
- la persévérance – continuer malgré les obstacles en ayant confiance que notre action va finir par porter du fruit fait grandir l’estime
- éviter de se comparer aux autres – nous sommes tous différents et uniques. Votre propre jauge doit être votre meilleur vous-mêmes, votre propre potentiel !
- assumer ses failles – contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela fait grandir l’estime de soi car cela rejoint l’accueil de la réalité et l’apprentissage pour faire mieux la prochaine fois !
- prendre des risques – si je ne risques rien, pas de danger d’être fier / fière de quoi que ce soit. Quel risque as-tu pris qui te rend fier/fière aujourd’hui ?
- couper le petite voix négative – tu sais cette petite voix qui passe son temps à te “casser” de l’intérieur -> lui dire stop, les confronter à la réalités et remplacer ses mauvaises paroles par des paroles de vie !
L’estime de soi se nourrit du sentiment d’être aimé et du sentiment d’être compétent. Est-ce que j’ai des relations qui me détruisent et que j’ai besoin de couper pour m’entourer de personnes qui m’aiment “vraiment” ? Ai-je des lieux où je peux m’accomplir ? partager mes compétences ? Quel objectif atteignable et qui fait sens pour moi je peux me donner pour l’atteindre et nourrir mon estime de moi-même ?
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