
Graffiti sur le mur de Bethléem représentant la journaliste Palestinienne Shireen Abu Akleh tué à Jénin en mai 2022. Source image : RTBF
De fin janvier à début février de cette année, j’ai eu la grâce de revenir en “Terre Sainte”. La dernière fois que je suis allée en Israël Palestine, c’était en 2000 et pour un pèlerinage “classique”: on va sur les lieux saints, on prie, on lit la Bible, on marche, on dort à la belle étoile, c’était au mois de juillet. Ç’a été une expérience marquante pour ma foi. J’ai décidé de me mettre à l’hébreu suite à cela pour lire la Bible “dans le texte”. Mais je n’ai pas alors vraiment rencontré de personnes qui vivaient sur cette terre, qu’ils soient Israéliens ou Palestiniens. Les échanges se faisaient essentiellement avec la cinquantaine de pèlerins (un car) avec qui j’étais.
Depuis 2000, vingt-trois ans se sont écoulés. Il y a eu – notamment – la seconde intifada, les développements de colonies en territoire palestinien, le non respect des accords d’Oslo, le Covid 19…En étant monastère, ayant une “fondation” sur cette terre, nous lisions beaucoup de témoignages tant Israëliens que Palestiniens, chrétiens, musulmans que juifs pour connaître la situation sur place et prier pour ce pays, sensé être une “Terre Sainte”, et si marquée par la violence, les divisions. J’ai commencé ce périple par une semaine au monastère d’Abu Gosh en télétravail pour me poser, prier avant de vivre ce temps de visite singulier, lié à mon travail dans une ONG catholique pour la paix. Le but était de faire le point sur la situation actuelle pour voir quelles étaient les priorités pour le plaidoyer.
Je me suis rendue à Jérusalem vendredi soir où j’ai été accueillie pour vingt-quatre heures dans une famille juive… et donc des familles juives car en fait, le sabbat est une occasion de rencontres et de partage. Donc j’ai rencontré en fait trois familles ! Je n’avais jamais eu l’occasion de partager la prière du sabbat tant à la synagogue que dans des familles juives. Cela a été un beau moment de communion, d’échange, de prière. Deux des familles en questions venaient d’ailleurs : une de France et l’autre des Etats-Unis. Familles pratiquantes et ouvertes qui ont fait le choix de venir en Israël pour vivre leur foi de manière libre et être sur la terre de leurs pères “Abraham, Isaac et Jacob” comme le scande régulièrement la Bible.C’est un visage de la pluralité Israélienne. Un visage ouvert, accueillant, ayant plutôt conscience de la réalité palestinienne, en lien voire engagé dans des associations de dialogues et de droits de l’homme.
Un autre visage que nous avons eu l’occasion est l’exact opposé : les colons que je nommerais “militants”. Ils décident de s’installer au cœur de villes palestiniennes ou de leurs quartiers, au sommet autour des campements bédouins pour rendre la vie de leurs voisins la plus impossible possible et susciter leur départ. Ils sont violents et estiment que l’ensemble de l’ancienne Palestine doit être entièrement débarrassé des Palestiniens. Leurs actions vont dans ce sens. Et ils agissent ainsi en toute impunité de la part du système judiciaire israélien. Ainsi, nous avons vu – sur une video – un vieil homme qui était devant le pas de sa porte à Sheikh Jarrah se faire tabasser avec une barre de fer par trois jeunes colons adolescents. On les reconnaît, une plainte a été déposée. Les trois jeunes gens n’ont même pas été interrogés. Cette impunité est malheureusement monnaie courante, comme le déséquilibre du système judiciaire. Si un jeune palestinien lance une pierre contre la voiture blindée des colons qui ont envahi son quartier, il risque au mieux d’être enfermé chez lui sous la surveilance obligatoire et constante d’un de ses parents…
Nous avons la chance de rencontrer la journaliste Marie-Armelle Beaulieu qui vit sur cette terre depuis des années et est rédactrice en chef de la très bonne revue Terre Sainte, des Franciscains. Elle nous a dit qu’avec le système d’élection proportionnel Israélien, la différence entre la droite et la gauche n’était que de 40 000 voix. Ce qui n’est rien pour une population d’environ 7 millions d’habitants. L’absence de leader travaillistes depuis des années empêche de faire barrage à l’extrême droite qui est bien plus extrême que la nôtre… La société israélienne est ainsi divisée et l’on y rencontre des profils très différents. d’un Ben Gvir, ouvertement raciste, mysogyne et condamné pour terrorisme par la justice israélienne qui vient d’être nommé au gouvernement (https://www.lemonde.fr/international/article/2022/11/03/ben-gvir-le-mauvais-genie-de-la-droite-israelienne_6148352_3210.html) à Daniel Seidemann, avocat spécialisé sur la question de la propriété à Jérusalem, militant soutenant une solution équitable entre les peuples Palestinien et Israélien et opposé à la politique qui vise à rendre Jérusalem un territoire uniquement “juif”, excluant toute présence “différente” qu’elle soit confessionnelle (musulmane, chrétienne) que palestienne ou autre (https://www.jerusalem-pi.org/faculty/daniel-seidemann-jerusalem/ ).
Lors de cette visite, le plus grand changement observé a été pour moi la réalité du mur… des murs, du développement énorme des colonies dans tout le territoire palestinien qui est “mité” par ces enclaves israéliennes qui divise, limite, coupe, segmentise l’unité de leur territoire. Une photo prise sur le mur d’une association révèle cette diminution drastique et progressive du territoire palestinien qui n’est réduit qu’à une peau de chagrin. Ce mur empêche la libre circulation dans les deux sens. Ainsi quand on entre dans le centre d’Hébron – et habituellement des zones “A” supposément entièrement sous autorité palestinienne, il y a un grand panneau rouge prévenant que ce territoire est interdit aux Israéliens, qu’ils sont en danger s’ils y entrent. Tout est fait pour empêcher la rencontre. Ainsi, nous avons demandé à des enfants d’une école palestinienne qui étaient les Israéliens pour eux, ils ont répondu : des soldats. Car ceux sont eux avec qui ils sont en contact, soit au checkpoint, soit comme escorte pour les colons, soit lors de la destruction de leur maison.
Les conséquences pour le peuple palestinien sont multiples et catastrophiques. Plusieurs parlent d’une seconde Nakba progressive qui poussent beaucoup de Palestiniens à quitter leur terre, leur ville pour essayer de trouver une vie meilleure ailleurs. La vie étant si impossible pour eux. La vie est difficile à cause de cet enfermement qui empêchent la liberté de mouvement, rend difficile de trouver du travail. Quand les Palestiniens habitent en zone “C” (selon les accords d’Oslo), ils se retrouvent en difficulté pour l’accès à tous les services publics : électricité, eau et collecte des ordures ne sont pas fournis. Une personne d’un camp bédouin situé en zone C nous racontait qu’ils avaient voulu appelé une ambulance pour l’un des leurs malades : les ambulances israéliennes refusaient de venir car c’est une zone palestinienne, les ambulances palestiniennes ne pouvaient pas venir car c’est une zone “sous administration israélienne”…. Du coup, sans voiture, la personne n’a pas pu être emmené à temps à l’hôpital et soigné…
Côté Palestinien, à Ramallah nous sommes passés devant les bâtiments de l’Autorité Palestinienne ainsi que devant de beaux immeubles tout neuf… Beaucoup sont inhabités, ils ton été construit par des Palestiniens pour “investir”, même si peu de Palestiniens ont les moyens de pouvoir s’y loger. C’est le paradoxe d’une société qui est aussi divisée et d’un peuple qui se sent lâché pour son élite. Une des questions clés est aussi d’avoir une vue sur un avenir… Le désespoir est grand parmi les jeunes n’ayant connu que la réalité du mur. Quand ils ont l’opportunité de faire des études à l’étranger, ils décident rarement de revenir en Palestine. Ils goûtent ailleurs à la liberté, à la possibilité d’une vie “normale”, à l’accès à la citoyenneté dans un pays étranger où leurs droits fondamentaux seront habituellement respectés. Pour les parents, c’est une dure épreuve, comme Claire, dont la maison est littéralement entourée par le mur sur trois côtés. Seul un de ses enfants est resté, tous les autres sont expatriés. Ils ne voient pas d’avenir pour eux face à la situation actuelle. Près de la moitié de la population palestinienne vit à l’étranger (6,45 millions sur 14,3 millions), en ayant d’autres nationalités, beaucoup sont réfugiés dans les pays voisins. Il faut aussi savoir qu’un Palestinien qui quitte le territoire plus de trois ans perd habituellement sa capacité à revenir. Ils peuvent le faire en passant par la Jordanie mais c’est beaucoup plus long et coûteux…
Quel que soit les lieux que nous avons visité, nous avons observé un travail “stratégique” des colons pour s’immiscer dans le territoire palestiniens. Il y a différents types de “colonies”. Soit, c’est un quartier entier qui a été créé ex nihilo, après expropriation des terres et destruction de villages palestiniens. Ainsi la municipalité de Bethléem a perdu une grande partie de son territoire au profit de celle de Bethléem, le quartier de Gilo. A Jérusalem Est, normalement territoire palestinien a été construire l’énorme colonie de Ma’ale Adumim. Quand nous partions vers Hébron, notre guide, Usama, nous a indiqué sur la droite des colonies qui ont reçu des nouveaux arrivants l’an passé : des juifs qui ont fait leur alyah (le fait de venir habiter en Israël, pour un juif ailleurs) venant de Russie et d’Ukraine. Il est vraisemblable que ces nouveaux arrivants n’ont pas forcément conscience que les maisons qui leur sont confiés ont été bâti sur le territoire palestinien. Vis à vis des camps Bédouins -nous en avons visité trois, la stratégie est toujours la même. Les colons s’installent sur les hauteurs environnantes et empêchent les bédoins de se déplacer avec leur bétails, alors qu’ils sont des éleveurs. Ils bouchent les puits et vendent ensuite l’eau aux Bédouins qui y avaient accès depuis 1948-1950, moment où ils sont arrivés dans le désert de Judas. Ils ont été chassé à l’époque du désert du Néguev et forcé à s’installer ici…
Une politique systématique est menée par des colons radicaux : aller habiter au cœur des quartiers et villes palestiniens. Nous l’avons vu à Jérusalem Est (quartier de Sheikh Jarrah et Silwan), nous l’avons vu tout autour de Jérusalem, de Bethléem et au cœur même d’Hébron. Ce dernier exemple est assez symbolique…. Baruch Goldstein est un médecin, un juif américain, du mouvement sioniste qui habite la colonie de Kiryat Arba. Il entre armé d’un fusil d’assaut dans la mosquée pendant la prière du matin, le vendredi 25 février 1994 et a tiré sur les 800 personnes présentes. Il a tué 29 personnes et en a blessé 125 autres… Suite à cela, le lieu qui était jusqu’ici partagé – selon les jours – entre Juifs et Musulmans pour la prière a été divisé “physiquement”. Et l’artère centrale d’Hébron, une rue commerçante, cœur de l’antique cité est devenue une rue sous surveillance de colons radicaux juifs. Les Palestiniens n’y ont plus accès, seuls les Juifs israéliens et les étrangers peuvent y passer, non sans précaution pour ces derniers… Des panneaux de “propagande” expliquent à leur façon l’histoire de cette rue “revenue” à Israël. Le résultat est la perte de ces maisons par les Palestiniens et la grande complication de la circulation au sein de la ville par la condamnation de cette rue qui en était le cœur…. Pour aller d’un point à un autre, les Palestiniens sont obligés de faire tout un détour et de passer par de nombreux checkpoint, au cœur même de la ville d’Hébron.
Un autre élément de cette division du territoire est la construction des tunnels et d’autoroutes pour rallier les colonies au reste du territoire israélien. Entre Jérusalem et Bethléem, nous avons ainsi vu les collines – il n’y a pas si longtemps terre de culture, couverte d’oliviers centenaires- défigurée par une 4 voies entourées d’un mur des deux côtés. Ces routes qui étaient prévues pour tous, sont – dans les faits – exclusivement réservées à la population israélienne. En dehors des conséquences écologiques, les Palestiniens voient leur champs coupés en deux et ne peuvent plus atteindre l’autre partie, ou au prix d’un détour qui peut prendre 2h00 ou plus, à cause du mur, des passages pour les checkpoints et qu’aucun passage n’a été prévu pour eux pour aller de l’autre côté de cette route…Il faut savoir qu’une terre non cultivée revient assez vite (trois ans, je crois…) à l’Etat d’Israël. C’est une manière “légale” de récupérer les terres… «
Entre le mur et ces routes, les déplacements entre les villes palestiniennes sont très complexes, y compris au sein d’une même ville ou d’un même village qui ont été coupés en deux par le mur.
“Auparavant on voyageait en une heure ou une heure et demie de Ramallah à Jenin, aujourd’hui on met environ sept heures. Dans certains villages, des rues entières sont clôturées », explique le représentant d’une association agricole (https://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-7524.htm – info de 2004) . Ainsi, aujourd’hui, des jeunes de Bethléem ne sont jamais allés à la Jérusalem voisine de 15’ avant le mur, car ils n’ont pas eu la permission d’y aller. Un jeune vivant à Ramallah nous a raconté qu’il était originaire d’un village près de Bethléem. Avant, ils pouvaient y aller tous les week-end depuis la construction du mur, étant donné la complexité des déplacements, ils n’y vont plus que quelques fois par an pour des fêtes familiales.
Une autre manière légale est la destruction des maisons qui n’ont pas obtenu de permis de construire… L’Etat d’Israël gère en effet ces permis de construire sur la majeure partie du territoire “palestinien” (Jérusalem, zone C…). Or, il n’accorde que peu de permis de construire aux palestiniens, alors qu’ils les donnent aux Israéliens et aux colons. Ainsi une maison de quartier de Silwan, a été par un Palestinien sans permis, après 20 ans de bataille juridique pour essayer d’obtenir ce fameux permis… Cette maison a été prise par des colons juifs venus s’installer dans le quartier. Ils ont déposé le permis pour cette maison et le permis leur a été accordé très rapidement… Le frère d’un homme qui nous fait visiter son quartier de Silwan nous a montré les photos d’un immeuble construit par son frère, malgré l’absence de permis longtemps demandé et jamais obtenu… Cet immeuble vient d’être détruit par les bulldozers, parce qu’il a été construit sans permis. Le propriétaire du terrain a décidé de rester vivre sur ce terrain. Ils sont une vingtaine à vivre sous tente sur les ruines de leur immeuble…
Je voudrais maintenant vous parler d’Avraham Burg, juif Isréalien, qui a été président de la Knesset. Cet homme est originaire d’Hébron.Il a écrit un livre qui a – pour moi – a jeté une lumière importante sur la situation. Je l’ai lu à sa parution. Il s’agit de : Vaincre Hitler, paru en 2008 chez Fayard. Il défend un judaïsme inclusif et dit que le peuple juif aura “vaincu Hitler” quand il arrêtera de faire de la Shoah l’unique référence de son histoire. C’est vraiment un point important. Une de mes “découvertes” de cette visite est que l’Etat d’Israël ne prodigue pas de cours d’histoire proprement dit à ses enfants. Les persécutions anti juives sont enseignées mais pas la riche histoire du territoire d’Israël Palestine qui est longue, complexe et bigarrée. Comment comprendre que les Palestiniens sont là depuis des milliers d’années si tu ne commences pas par l’apprendre à l’école ? Dans une des écoles – tenues par des soeurs en territoire palestinien – cette histoire dans sa complexité est enseignée… Comment espérer un processus de paix si chacun est ignorant de l’autre et ne se rencontre pas ?
Heureusement, comme le disait une sœur, des milliers de laboratoires de paix existent : une association qui fait une formation commune avec des enseignants juifs et arabes sur un même territoire pour que les personnes se rencontrent, collaborent et favorisent des liens entre les deux communautés qui vivent en silo… De nombreuses personnes de bonnes volontés s’engagent pour défendre les droits de l’homme bafoué si souvent sur ce territoire : en faveur des prisonniers, des jeunes pour qu’ils puissent faire des études, de fermiers… Des étrangers viennent aussi pour observer et rapporter ce qui se vit sur place, être une présence qui freinent la violence au check point, autour des écoles…
La situation de la population palestinienne est une des mieux documentée au monde…Vous pouvez vous-même chercher toute l’information que vous voulez sur des sites des droits de l’homme. Ma voisine dans l’avion qui me ramenait en Europe – travaillait pour médecin du monde et faisait un rapport sur la situation qu’elle avait observé… Une des difficultés majeures est de ne pas avoir de réelle citoyenneté autonome. Quand tu es Palestinien, tu peut être citoyen israélien si ta famille a décidé de rester sur le territoire d’Israël après 1948 (la nakba). Tu peux aussi avec une carte d’habitant de Jérusalem, d’Hébron, de Jaffa, de Bethléem… Tu peux avoir – comme beaucoup – la nationalité jordanienne… Tu n’as pas de carte d’identité, de passeport Palestinien, donc le peuple Palestinien ne peux pas accorder toi-même lui-même ses propres papiers et encore moins les visas… Cela n’est pas un détail, sans papier, pas de réelle citoyenneté, pas de droits, pas de liberté… Les conséquences de ce “simple” fait” sont terrible quotidiennement pour les Palestiniens…
La situation ne fait que se dégrader de façon constante depuis 1948 pour les habitants de ce qui devait être un jour l’Etat Palestinien et qui n’est réduit qu’à une peau de chagrin maintenant. Toutes les associations rencontrées demandent la reconnaissance de la situation d’Apartheid en Israël Palestine. Ils ont une grande attente de la part des Européens, des Occidentaux pour obtenir cela… Même les engagés disent que la solution à deux Etats n’est plus possible vu l’extrême fragmentation du territoire palestinien aujourd’hui.
Pour finir, je voudrais vous parler de Shireen Abu Akle, journaliste palestinienne tué à Jénin en mai dernier. Nous avons rencontré la famille de cette femme qui était le visage Palestinien de la chaîne Al Jazeerah, très aimé par tout le peuple Palestinien, qui a découvert à sa mort qu’elle était chrétienne (la population palestienne est à plus de 97% musulmane). Sa mort n’a pas donné lieu à une enquête sérieuse, l’ONU a pris comme légitime l’enquête concluant à une “balle perdue”… Son frère nous a dit qu’il était difficile de perdre 17 balles… Son combat est de faire reconnaître ces nombreux morts Palestiniens dont la mort reste impunie, aucune véritable enquête n’est faite, ceux qui tirent ces balles restent à l’abri de la justice. Ils demandent à ce que ces personnes rendent compte pour leur actes.
Je ne prétends pas avoir tout vu et tout connaître de ce conflit dramatique qui déchire ce sol et ses habitants depuis 75 ans maintenant… En Occident, nous pouvons être aveuglé par ce qu’a souffert le peuple juif en Europe lors de la dernière guerre et soyons honnête pendant quasi les 2000 ans qui ont précédé celle-ci… Et en tant que chrétienne et historienne de formation, le discours antijuif chrétien dans l’histoire des Ecrits chrétiens est une réalité dont je ne suis pas fière et qui a entraîné toutes ces politiques de persécutions, d’un “saint” Louis à “Isabelle la Catholique” en passant par les progroms de l’Europe de l’Est, les massacres, persécutions, stigmatisations n’ont pas manqué, y compris dans la liturgie catholique qui parlait dans la prière du vendredi saint du “peuple déicide” jusqu’au Concile Vatican II… Mais il est important de regarder en face ce que vit le peuple palestinien et de différencier : les Juifs (croyants, pratiquants ou non) des Israéliens (habitants d’Israël qu’ils soient juifs, musulmans ou chrétiens), l;existence de l’Etat d’Israël de sa politique actuelle… je pourrais continuer ces distinctions longtemps. C’est une situation complexe et plus on la regarde, plus on s’aperçoit de sa complexité. Mais les faits montrent une absence de respect des droits humains du peuple palestinien. Six associations de défenses des droits de l’homme ont ainsi subie une descente en août dernier, tout leur matériel a été confisqué (de l’ordinateur à la bouilloire électrique) étant accusé d’être des organisations terroristes… Que faisait-elle ? elles défendaient les droits de prisonniers palestinien, celles de fermes palestiniens… Les conséquences pour leur travail sont compliquées : certains fonds qui finançaient leur travail ont été coupé de ce fait…
Mais alors, que pouvons-nous faire vis à vis de cette situation ?
- se renseigner, lire sur la question, les rapports sont nombreux.
- aller sur place, voir par vous-mêmes, des guides existent pour vous faire découvrir cette réalité, de nombreuses ONG et associations travaillent sur le terrain, le soutien de personnes venant de l’international est précieuses pour eux, car notre présence protège les Palestiniens…
- Si tu parles anglais, tu peux être volonté pour être témoin au checkpoint, accompagné les enfants pour aller à l’école… https://www.oikoumene.org/fr/what-we-do/eappi
- Si tu vas sur place, rencontre des Palestiniens, écoute les raconter ce qu’ils vivent…
- Partage ce que tu as vu…
Voici quelques liens pour approfondir différents sujets :
- colonisation de Jérusalem Est : https://ccfd-terresolidaire.org/comprendre-la-colonisation-a-jerusalem-en-trois-minutes/
- faits – nombre de maisons détruites : https://www.france-palestine.org/En-2019-Israel-a-detruit-un-nombre-record-de-maisons-palestiniennes-a-Jerusalem
- longueur du mur : https://www.stopthewall.org/the-wall/
- Appropriation des terres : https://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-7524.html
- population palestinienne : https://countrymeters.info/fr/Palestinian_Authority
- la moitié de la population palestinienne vit aujourd’hui en diaspora. https://countrymeters.info/fr/Palestinian_Authority – 5,35 millions en Palestine +1,5 millions d’arabe israélien / 14,3 millions dans le monde
- Témoignage d’une veilleuse d’EAPPI : https://www.chretiensdelamediterranee.com/ce-que-mes-yeux-ont-vu-la-mission-eappi-en-israel-palestine-de-marilyn-pacouret/
- Shireen Abu Akleh – https://www.aljazeera.com/features/2022/12/7/they-silenced-her-the-fight-for-justice-for-shireen-abu-akleh
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