
La roue de Houston part des saisons pour accompagner le changement en tenant compte du moment où l’on est. Comment ça marche ? Qu’apporte chaque saison dans cette dynamique du changement ? Comment en tenir compte pour permettre un changement durable ?
Le changement n’est pas une ligne droite. Il suit un rythme, un mouvement cyclique, comme la nature. C’est cette logique vivante que met en lumière la roue de Houston, un modèle systémique qui décrit les saisons d’évolution d’un système humain : printemps, été, automne, hiver. Chaque saison correspond à un moment du cycle de vie d’un individu, d’une équipe ou d’une organisation.
Origine du modèle
La roue de Houston a été élaborée dans les années 1970 par le consultant américain John E. Houston, pionnier de la pensée systémique appliquée aux organisations. Ses recherches s’inspirent de la biologie du vivant, de la psychologie des systèmes et des travaux sur les cycles naturels.
Houston a observé que, tout comme les écosystèmes, les groupes humains et les organisations passent par des phases successives d’émergence, de croissance, de maturité, de déclin et de régénération.
Il a alors cherché à représenter ce mouvement sous une forme symbolique : une roue, pour rappeler que la transformation n’est pas un progrès linéaire, mais une danse circulaire entre stabilité et renouveau.
Ce modèle s’est ensuite diffusé dans le monde du management, du coaching et de la supervision, notamment grâce à des auteurs comme Vincent Lenhardt, Thierry Chavel ou Jacques-Antoine Malarewicz, qui l’ont introduit dans les pratiques européennes d’accompagnement du changement.
Une vision cyclique du changement
La roue de Houston nous invite à quitter la vision classique du changement “du point A au point B”. Elle propose une vision organique et vivante, inspirée des saisons : chaque étape a sa raison d’être et prépare la suivante. Reconnaître où se situe le système, c’est savoir quel type d’énergie il a besoin de mobiliser.
🌱 Le printemps — la naissance et l’élan créatif
Le printemps symbolise l’émergence : une idée naît, une énergie nouvelle surgit, quelque chose commence à germer.
C’est le temps de la création, de l’intuition et de l’audace.
Les projets sont encore fragiles, mais portés par l’enthousiasme et la nouveauté.
Les repères sont peu nombreux, la direction encore floue, mais la vitalité domine.
Dans les équipes, c’est une période d’innovation, d’essai-erreur, de prise d’initiative.
Dans la vie personnelle, cela peut correspondre à un nouveau départ, une envie de changement ou une phase d’expérimentation.
💬 Posture utile : encourager, accueillir la créativité, ne pas figer trop tôt.
☀️ L’été — la maturité et la réussite
L’été est le temps de la réalisation.
Les idées du printemps ont pris forme : les projets avancent, les rôles se stabilisent, les résultats apparaissent.
C’est la saison de la consolidation et de la puissance : on récolte les fruits du travail engagé.
L’énergie est rayonnante, tournée vers l’extérieur.
Mais l’été comporte aussi un risque : celui de croire que tout est acquis.
La surchauffe, la rigidité ou la résistance à l’évolution peuvent apparaître.
💬 Posture utile : célébrer les réussites tout en gardant une curiosité vivante.
🍂 L’automne — la transformation et le lâcher-prise
L’automne annonce le temps du tri.
On évalue, on récolte, on trie ce qui doit être conservé ou laissé derrière soi.
C’est la période des bilans et de la transmission : on ferme des cycles, on transforme l’expérience en apprentissage.
Le mouvement s’intériorise.
Dans une équipe, cela peut se traduire par une restructuration, un changement de direction ou une transition de leadership.
Sur le plan personnel, c’est une phase d’introspection, parfois teintée de nostalgie mais féconde en sens.
💬 Posture utile : accepter le mouvement du changement, oser se dépouiller pour préparer le renouveau.
❄️ L’hiver — le repos et la gestation
L’hiver symbolise la pause nécessaire.
Tout semble arrêté, mais sous la surface, la vie se régénère.
C’est le moment du silence, de la patience, du recentrage.
Les structures se vident, les équipes se redéfinissent, l’individu reprend contact avec son essentiel.
C’est une saison difficile à vivre dans un monde obsédé par la performance, mais c’est elle qui rend possible le renouveau du printemps.
💬 Posture utile : se reposer, accueillir le vide, faire confiance à la lenteur.
Une sagesse du cycle
La roue de Houston nous enseigne que tout système vivant — une organisation, une équipe, une personne — traverse ces saisons.
Aucune n’est meilleure qu’une autre : elles se complètent et se répondent.
Le changement véritable n’est pas un progrès linéaire, mais une respiration.
En coaching ou en accompagnement collectif, cette roue aide à repérer où en est le système :
- S’il est en hiver, inutile de semer des projets : il a besoin de repos.
- S’il est au printemps, il faut nourrir la créativité, sans chercher à tout stabiliser.
- S’il est à l’automne, il faut accepter la perte, le tri, la transformation.
Apprendre à reconnaître la saison d’un système, c’est apprendre à accompagner le vivant au bon moment, avec le bon geste.
🌿 Le changement durable n’est pas une accélération, c’est un cycle respecté.
source image : image générée par chat GPT5
#cécileazard #coachplusdevie #rouedehouston #saisons #4saisons #systémie
