L’élément humain

Qu’est ce que le modèle de l’élément humain modélisé par William Schutz ? Quel est son intérêt pour mieux être en relation avec soi et les autres et être plus efficace dans un groupe ? Il peut se résumer par mieux se connaître pour mieux vivre ensemble.

Nous parlons souvent de performance, de communication ou de confiance dans les équipes. Mais au cœur de toutes ces questions se cache une réalité plus simple et plus profonde : la relation à soi et aux autres. C’est cette réalité que le psychologue américain Will Schutz a cherché à comprendre avec son modèle de l’Élément Humain, fruit de 30 ans de travail entre 1950 et 1980.

L’Élément Humain est né de décennies de recherche sur la dynamique des relations interpersonnelles. Will Schutz, spécialiste des comportements de groupe dans la Marine américaine, a observé que la qualité des relations déterminait directement la performance collective. Ce qu’il a découvert, c’est que les comportements visibles — tensions, silences, résistances — ne sont souvent que la partie émergée de l’iceberg. En dessous se trouvent trois besoins fondamentaux, présents chez chaque être humain : le besoin d’inclusion, le besoin de contrôle et le besoin d’ouverture.

Trois besoins universels

Le besoin d’inclusion concerne le sentiment d’appartenance : suis-je accepté ? ai-je une place dans ce groupe ?
Sur l’échelle de l’inclusion, chacun se situe entre deux pôles : dedans ↔ dehors.
Certaines personnes ont tendance à se mettre en retrait (0), d’autres à chercher activement la reconnaissance (9). Trouver sa juste place, c’est pouvoir aller et venir librement entre ces deux espaces, sans peur d’être exclu ni besoin de s’imposer.

Le besoin de contrôle touche à la compétence et à l’influence : ai-je du pouvoir d’agir ? est-ce que je me sens capable et reconnu ?
Là encore, il existe un continuum : dominé ↔ dominant.
Certains s’effacent pour éviter le conflit, d’autres cherchent à tout maîtriser. L’enjeu n’est pas de choisir un côté, mais d’apprendre à exercer une influence consciente, respectueuse et ajustée, où chacun assume sa responsabilité.

Enfin, le besoin d’ouverture parle d’authenticité : est-ce que je peux être moi-même, dire ce que je ressens, sans peur du jugement ?
L’ouverture se déploie sur une échelle : fermé ↔ exposé.
Certains se protègent derrière une réserve prudente, d’autres partagent tout sans filtre. L’équilibre se trouve dans une vulnérabilité choisie, celle qui permet la confiance sans se mettre en danger.

Ces trois besoins se vivent sur un continuum de 0 à 9, sans “bonne” ou “mauvaise” position. L’important n’est pas où tu te situes, mais ta capacité à bouger librement d’un pôle à l’autre selon les situations, sans peur ni rigidité.

Le lien avec l’estime de soi

Au centre de ces trois besoins se trouve l’estime de soi. Will Schutz considère qu’elle est le socle de toute relation saine. Plus ton estime de toi est solide, plus tu peux être inclusif sans peur du rejet, exercer ton influence sans dominer, t’ouvrir sans te mettre en danger.
Autrement dit, la relation aux autres commence toujours par la relation à soi.

C’est pourquoi l’Élément Humain n’est pas seulement un modèle de compréhension, mais aussi une démarche de développement personnel et collectif. Il invite à explorer ses émotions, à reconnaître ses défenses, à accueillir ses besoins profonds. La clé du changement n’est pas dans la technique, mais dans la conscience de soi : “La conscience crée le choix”, disait Schutz. Plus tu prends conscience de tes réactions, plus tu as la liberté d’en choisir d’autres.

Un modèle intégratif

L’Élément Humain relie trois dimensions de l’être :

  • le corps, parce que les émotions s’expriment aussi physiquement ;
  • le mental, parce que les pensées orientent les comportements ;
  • le cœur, parce que la relation se vit dans le lien.

Cette approche intégrative en fait un outil puissant pour les équipes, les dirigeants et les accompagnants. Elle permet d’aborder la relation non pas comme un problème à résoudre, mais comme un espace vivant où chacun a une part de responsabilité.

Le pouvoir du 1 %

Will Schutz rappelait que la transformation n’a pas besoin d’être spectaculaire : elle commence souvent par 1 % de conscience en plus.
Un mot formulé autrement, une émotion reconnue, un silence écouté différemment… et la relation change.
Ce 1 % paraît minuscule, mais il enclenche un cercle vertueux : plus de conscience, plus de choix, plus de liberté intérieure.

Et si, dans ce que l’autre me dit, j’avais 1 % de responsabilité ? Ce simple questionnement fait passer de la réaction à la conscience. Il ne s’agit pas de se sentir coupable, mais de retrouver son pouvoir d’acteur : quelle part de moi a pu contribuer à cette situation ?
En acceptant 1 % de responsabilité, tu récupères 100 % de ton pouvoir de transformation.

Dans un monde où l’on cherche souvent à changer les autres, l’Élément Humain nous invite à ce petit pas essentiel : changer notre manière d’être présents. C’est là que tout commence.

#cécileazard #coachplusdevie #élémenthumain #williamschutz

Laisser un commentaire