
Et si ce que nous vivions ne s’expliquait pas uniquement par ce que nous sommes individuellement, mais aussi par la manière dont nous sommes en relation ?
La pensée systémique propose un changement de regard puissant : passer d’une logique linéaire à une vision globale, interconnectée, vivante.
Une origine interdisciplinaire
La systémique est née dans les années 1950, croisant les travaux de la cybernétique, de la biologie, de la psychologie et de l’anthropologie. Gregory Bateson, penseur de l’écologie des systèmes vivants, a joué un rôle fondateur. Il a été suivi par des courants comme l’École de Palo Alto, qui a exploré les dynamiques de communication et les interactions humaines.
Très vite, ces approches ont trouvé leur place dans les champs de la thérapie familiale, de l’éducation, du management et de l’accompagnement professionnel.
Le principe : tout est relation
Un des postulats de la systémique est simple : un individu ne peut être compris isolément. Il fait toujours partie d’un système — une famille, une équipe, une organisation — et tout comportement individuel est une réaction ou une réponse à ce système.
Par exemple, un enfant qui refuse d’aller à l’école peut être vu comme opposant. Mais si l’on regarde le contexte systémique, on découvre qu’il peut exprimer une tension familiale, protéger un parent, ou rendre visible une situation qui ne peut pas se dire autrement. Ce refus devient une solution d’équilibre, coûteuse mais fonctionnelle.
Une approche qui dépasse le « pourquoi »
Plutôt que de chercher un coupable ou une cause unique, la pensée systémique interroge les interactions, les rôles joués, les non-dits. Elle introduit des notions comme :
- les boucles de rétroaction (ce qui se renforce ou s’auto-entretient)
- les fonctions cachées d’un symptôme
- les loyautés invisibles
- les effets miroir et reflets systémiques
Cela change complètement la posture de l’accompagnant : il ne cherche plus à “corriger” un comportement, mais à comprendre ce qu’il permet dans le système.
Les grands principes de la pensée systémique
Voici quelques repères essentiels pour comprendre cette approche :
- Le tout est plus que la somme des parties : une équipe n’est pas simplement l’addition de ses membres, elle possède une dynamique propre.
- Chaque élément influence les autres : il n’y a pas d’élément neutre dans un système.
- Un symptôme peut être une solution : il maintient parfois l’équilibre ou évite un conflit
- latent.
- Changer un seul élément change le tout : inutile de tout bouleverser, parfois un ajustement suffit à faire évoluer l’ensemble.
En coaching, en thérapie, en management…
La systémique est un levier puissant d’accompagnement du changement. Elle permet de lire autrement les résistances, de décoder les émotions, de comprendre les cycles répétitifs.
Elle est aussi un appui précieux en supervision : lorsqu’un professionnel est « pris » dans une relation, la grille systémique l’aide à distinguer ce qui relève de lui, de l’autre, ou du système dans lequel ils interagissent.
Cette approche invite à une posture d’humilité, d’écoute élargie, et de co-construction. On quitte les solutions toutes faites pour entrer dans un travail d’exploration des liens, des besoins, et des fonctionnements implicites.
Un changement de regard libérateur
Adopter un regard systémique, c’est passer du “je” au “nous”, de la question “qui a tort ?” à “que se passe-t-il entre nous ?”
C’est élargir notre conscience à ce que nous construisons ensemble, parfois sans en avoir conscience, et s’offrir la possibilité de faire autrement.
La pensée systémique ne donne pas de recette. Elle propose une boussole, pour mieux naviguer dans la complexité des relations humaines.
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