Reflet systémique

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Il nous arrive souvent d’être touché·e, agacé·e, inspiré·e ou remué·e par une personne ou une situation. Parfois, cela semble « disproportionné ». Et si ce que nous vivons nous parlait aussi de nous-mêmes, à travers un effet de miroir ? C’est là que le concept de reflet systémique devient précieux.

Ce que l’autre me révèle sur moi : comprendre le reflet systémique

Le reflet systémique est une lecture issue des approches systémiques, qui s’intéressent à ce qui se joue dans les relations, dans les interactions, plus que dans les individus pris isolément. Dans cette logique, chaque personne, chaque situation vient révéler quelque chose du système dans lequel elle s’inscrit – que ce soit un couple, une équipe, une famille, une organisation.

Quand une personne déclenche en moi une réaction forte, agréable ou désagréable, ce n’est pas seulement à cause de « qui elle est »… mais aussi parce qu’elle met en lumière une dynamique, un enjeu, un besoin qui m’appartient, ou qui appartient au système dans lequel nous évoluons.

Prenons un exemple : dans une équipe, une collègue très proactive et directive irrite certains membres. En apparence, elle « prend trop de place ». Mais si on observe plus finement, on peut se demander : qu’est-ce qu’elle vient révéler ? Peut-être qu’elle comble un vide laissé par un manque de pilotage. Ou bien qu’elle active, chez certains, une vieille croyance : « je dois rester à ma place ». Ce qu’elle reflète, ce n’est pas seulement son propre style, mais aussi les attentes, les blessures ou les blocages du collectif.

Ce mécanisme n’est pas toujours confortable. Il peut nous confronter à des parties de nous que nous préférerions ne pas voir : notre besoin de contrôle, notre difficulté à poser des limites, notre peur de décevoir… Pourtant, c’est là que réside la richesse du reflet systémique : il nous invite à regarder ce que l’autre éveille en nous, non pas pour juger, mais pour mieux nous connaître.

Dans l’accompagnement, ce concept est particulièrement utile. Il permet au coach ou au thérapeute d’ouvrir une autre voie de questionnement : qu’est-ce que cette personne te renvoie ? qu’est-ce que sa posture réveille en toi ? Et inversement : que peux-tu représenter pour elle, sans le vouloir ? On passe ainsi d’une logique d’analyse personnelle à une compréhension des dynamiques relationnelles.

Attention, le reflet systémique ne veut pas dire que tout ce qui nous arrive « est de notre faute » ou que l’autre « n’existe pas ». Il s’agit plutôt de reconnaître que nous sommes toujours en co-construction, et que l’autre peut être le révélateur, volontaire ou non, d’une part de nous-même.

C’est aussi un outil puissant de régulation émotionnelle : au lieu de rester bloqué·e sur ce que l’autre a « mal fait », je peux m’interroger sur ce qui est venu me chercher. Et cette posture ouvre des voies de dialogue beaucoup plus fécondes, notamment en équipe.

Dans les constellations systémiques, ce principe est central : ce qui se joue entre les représentants est souvent un miroir des dynamiques invisibles du système familial ou organisationnel. Le reflet y est utilisé consciemment pour faire émerger ce qui ne peut pas encore être dit ou pensé autrement.

Savoir accueillir ce que l’autre reflète en nous, c’est finalement faire un pas vers plus de lucidité, de responsabilité, et de liberté relationnelle. Le reflet systémique n’est pas un verdict : c’est un chemin de conscience.

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