Être aidant !

source image : générée avec chat GPT

Être « aidant » est un engagement souvent invisible et qu’il est bon de mesurer pour ne pas se « brûler ». Qu’est ce que c’est ? Comment accepter de « se faire aider » comme aidant ?

Chaque jour, des millions de personnes accompagnent un proche malade, âgé ou en situation de handicap. En France, près d’un adulte sur six est aidant, soit environ 9 millions de personnes. Ce rôle, souvent assumé par amour ou par devoir, est précieux… mais il reste encore largement méconnu et peu soutenu.

Être aidant familial, c’est endosser des responsabilités multiples : soins, organisation, soutien moral, démarches administratives… Cela demande du temps, de l’énergie et une grande disponibilité émotionnelle. Beaucoup deviennent aidants sans même s’en rendre compte immédiatement : la maladie s’installe progressivement, les besoins augmentent, et peu à peu, le quotidien s’organise autour de la personne aidée.

Pourtant, cette réalité s’accompagne de défis importants. Le premier est souvent le manque de reconnaissance. Parce que ce rôle est exercé dans la sphère privée, il est souvent invisible aux yeux de la société. Les aidants eux-mêmes ont parfois du mal à se considérer comme tels. Ce manque de reconnaissance peut renforcer un sentiment d’isolement et de charge personnelle.

Vient ensuite la difficulté à demander de l’aide. Beaucoup d’aidants développent une posture de force, persuadés qu’ils doivent tout assumer seuls. Or, aider un proche ne devrait pas signifier s’effacer soi-même. Prendre soin de soi n’est pas un luxe, c’est une condition pour pouvoir durer dans la relation d’aide. Cela passe par des temps de repos, la possibilité de parler de ce que l’on vit, et parfois l’appui de professionnels ou d’associations.

Le risque d’épuisement est réel. Le burn-out des aidants est désormais reconnu comme un enjeu majeur de santé publique. L’intensité émotionnelle, la charge mentale, la fatigue physique et la culpabilité s’accumulent. Sans relais ni soutien, la personne aidante peut s’oublier au point d’y laisser sa propre santé. Prévenir cet épuisement suppose d’oser poser des limites, d’accepter de déléguer certaines tâches, et de reconnaître que prendre soin de soi, c’est aussi une forme d’aide indirecte à son proche.

Enfin, il est essentiel de rappeler que les aidants ne sont pas seuls. De nombreuses ressources existent : plateformes de répit, associations spécialisées, dispositifs d’écoute, accompagnement psychologique, groupes de parole. Le simple fait de rencontrer d’autres aidants peut déjà apporter du réconfort et rompre l’isolement. La société commence aussi à mieux prendre en compte leur place, même si beaucoup reste à faire.

Heureusement, de nombreuses associations spécialisées accompagnent les aidants selon les situations vécues. Certaines sont généralistes et proposent écoute, informations et groupes de parole, comme France Alzheimer ou Jade – Jeunes Aidants Ensemble pour les enfants et adolescents concernés. D’autres s’adressent à des problématiques spécifiques : l’AFM-Téléthon pour les maladies neuromusculaires, France Parkinson, La Ligue contre le cancer ou encore UNAFAM qui soutient les familles de personnes vivant avec des troubles psychiques. Ces structures peuvent offrir une écoute bienveillante, des conseils pratiques, des relais de répit, ou encore aider à mieux comprendre la maladie du proche pour adapter son accompagnement.

Si tu te reconnais dans ce rôle, ou si quelqu’un de ton entourage est concerné, sache qu’il est légitime de chercher du soutien. Ce n’est ni une faiblesse ni une trahison : c’est une preuve de lucidité et de soin, pour toi et pour la personne que tu accompagnes.

La série documentaire diffusée sur France 5, Aidants : il est temps de les aider (https://www.france.tv/france-5/aidants-il-est-temps-de-les-aider/)

, offre un regard intéressant sur la diversité des parcours et la nécessité d’un meilleur accompagnement. Elle peut être une belle porte d’entrée pour comprendre la complexité de cette réalité.

📚 Ressources utiles

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