La différenciation

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Qu’est-ce que la différenciation au sens psychologique ? En quoi c’est essentiel pour vraiment « être soi-même » et poser ses limites vis-à-vis des autres ! Non pour ne plus être en relation mais s’inclure dans la relation et s’affirmer avec fermeté et bienveillance !

La différenciation : trouver sa véritable identité et poser ses limites

Dans le domaine de la psychologie, la différenciation est un processus essentiel : c’est la capacité à être soi-même, à reconnaître ses émotions, ses besoins, ses valeurs, tout en restant en lien avec les autres. Le chemin pour « trouver » son identité dure toute la vie, car nous évoluons, nous vivons des événements, des rencontres, des épreuves. Nous prenons de l’âge aussi et tous cela nous change. Parfois, nous avons à apprendre davantage à poser des limites à cause de notre histoire ou de notre caractère « gentil » ou « suiveur ». Par exemple, un passé abusif nous rend vulnérable et le faire est alors un défi particulier… Ou cela nous rassure de faire « comme l’autre fait », sans trop écouter ce que nous portons nous-mêmes comme désir ou valeur !

Quand l’identité se construit dans le regard des autres

Dès l’enfance, nous nous construisons à travers nos relations : ce que nos parents attendent de nous, la manière dont nos enseignants nous perçoivent, ou encore les messages reçus dans la société. Pour certaines personnes, surtout celles qui ont connu des abus ou des expériences marquées par la domination, il devient très difficile de savoir où s’arrête l’autre et où commence le « moi ». On prend l’habitude de s’adapter, de se conformer, de se taire pour être accepté.

La différenciation : un chemin vers la liberté intérieure

Se différencier, ce n’est pas rejeter les autres ni entrer en opposition systématique. On peut observer ce processus d’apprentissage dans les « non » de l’enfant de trois ans et dans les crises d’adolescence. Se différencier, c’est apprendre à :

  • Reconnaître ce que je ressens sans me laisser envahir par les émotions des autres.
  • Exprimer mes besoins et mes limites avec clarté et respect.
  • Rester en lien sans perdre mon identité propre.

En d’autres termes, la différenciation est la capacité à être avec sans me dissoudre dans.

Le rôle de l’assertivité

L’assertivité est une compétence clé de ce processus. Elle consiste à dire « je » avec confiance, à affirmer ses positions sans agressivité ni soumission. Pour une personne ayant vécu des abus, l’assertivité peut être une vraie conquête :

  • Oser dire non sans culpabiliser.
  • Oser exprimer ses émotions sans craindre le rejet.
  • Oser poser des limites claires, même si cela déplaît.

Poser des limites : un acte de respect

Poser des limites n’est pas un signe d’égoïsme, mais au contraire une marque de respect – envers soi et envers l’autre.
Cela signifie :

  • reconnaître ce que je peux donner, et ce que je ne peux pas,
  • protéger mon espace intérieur,
  • et offrir à l’autre un cadre clair pour la relation.

Sans limites, il n’y a pas de relation équilibrée possible.

Parfois, quand on a vécu des abus, on peut avoir l’impression d’être abusif en posant des limites… alors que les limites permettent la vraie relation d’exister.

Retrouver son identité profonde

Le chemin de différenciation, particulièrement après un passé marqué par des abus, demande du temps, du soutien et parfois un accompagnement professionnel. Mais c’est une démarche libératrice : on découvre peu à peu que l’on a une identité propre, précieuse, qui mérite d’être reconnue et respectée.

C’est en retrouvant cette assise intérieure que l’on peut entrer en relation avec les autres non pas dans la peur ou la dépendance, mais dans la liberté et la confiance. La différenciation permet une autonomie qui fait qu’on trouve ses repères et ses réponses en soi-même au lieu de les chercher chez les autres, cherchant à répondre à leurs attentes, à leurs besoins ou à leurs manières de voir.

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