Les « obligations » de Noël !

Noël nous met d’abord comme devant une triple “obligation” : celle d’acheter et d’acheter beaucoup et celle d’être heureux/se, celle de vivre ce temps en familles… Or, pour diverses raisons, nous pouvons être en désaccord ou décalage avec elles et c’est “ok”! 

Obligation de consommer !

Un ami a fait un post en disant que le “père Noël était une ordure”, parlant de cette injonction de consommation qui va même mettre des familles en surendettement car il “faut” à tout prix acheter et beaucoup et cher… Or, d’une part, on peut acheter différemment : en ressourcerie, tout au long de l’année et sans tomber dans une gabegie de quantité et aussi, on peut mettre l’accent sur la qualité du temps passé ensemble par les échanges, le partage significatif. Au monastère, nous échangions des cadeaux – un cadeau chacune – le jour de l’Epiphanie. Nous n’avions pas d’argent pour acheter quelque chose, nous faisions quelque chose nous-mêmes et donnions quelque chose que nous avions. Une année, nous avons écrit une carte avec ce que nous apprécions d’une soeur que nous avons lu devant toute la communauté à tour de rôle. C’est un cadeau plus significatif que beaucoup de cadeaux “tout fait” ! Idem pour les repas, bien sûr que l’on peut apprécier de bons mets festifs mais sans que cela nous rende malade par l’excès de nourriture et de boissons ! Il y a vraiment moyen de faire autrement !  Ma grand-mère qui avait connu la guerre voulait toujours un cadeau “utile” ! C’est une génération et cela dit aussi que l’on ne dépense pas “pour dépenser” ! Revenir à son coeur et ce que l’on veut vraiment est un bon chemin pour être aligné/e avec ses valeurs et ne pas être dans l’excès mais la justesse !

Condamné/e à être “heureux” !

La deuxième injonction est celle d’être heureux/se ! Si pour certains, Noël est synonyme de retrouvailles familiales et de moments chaleureux autour du sapin. Pour d’autres, c’est d’abord un temps qui leur renvoie à leur propres souffrances et solitude. Une de mes soeurs de communauté avait perdu dans l’enfance ses deux parents à un an d’intervalle quand elle avait  7 puis 8 ans autour de Noël, cette fête était toujours douloureuse pour elle ! A Noël, à  l’hôtellerie du monastère, il y a des personnes qui viennent là car elles n’ont personne avec qui fêté Noël. Donc, le climat peut être un peu tristounet car bien sûr que du coup “ils ne sont pas seuls pour vivre cette fête”, mais cela leur renvoie à leur propre situation personnelle / familiale douloureuse ! Les soeurs hôtelières tâchent de mettre de la joie et favoriser les échanger mais sans “forcer” la joie ! Oui, cela peut être “ok” de ne pas sauter au plafond dans le temps de Noël car cela peut renvoyer à des souffrances. Accueillir ce qui est au lieu de “faire semblant” est signe de maturité et de vérité ! Trouver son propre chemin. Quelle joie peut venir de ce temps au-delà de la solitude que je peux vivre, de la souffrance que la date de Noël ramène ? Est-ce que je peux me réjouir de la joie “des autres” ? Est-ce que je peux contribuer à cette joie ? Personnellement, je le fais en chantant à des célébrations autour du temps de Noël, par exemple. Cela peut être de préparer un repas partagé dans des associations de solidarité…

le fameux “repas de famille”

La troisième injonctions de Noël est de le fêter forcément “en famille”. Et si cela se passe bien et que les relations sont saines, c’est un bon moment de partage. La réalité est que pour certains, c’est une souffrance. Car des relations peuvent être tendues ou malsaines. Si c’est pour que le petit fils se fasse humilié devant tous ses cousins par sa grand-mère, non, cela ne va pas aider… Surtout, si on sait d’avance que cela va se passer comme cela. Un de mes amis libanais me disait : on a fait de Noël la fête de la famille, alors que c’était la fête de l’accueil de l’étranger. Il peut y avoir quelque chose de très “entre soi” ou du coup tous ceux qui sont “de passage” ou seul, comme Marie et Joseph à Bethléem, sont exclus ! La question peut-être alors : qui je peux accueillir pour Noël ? Avec qui j’ai envie de fêter Noël… A quoi cela sert de rester avec cette obligation de repas de famille si c’est pour être sur des charbons ardents se demandant quand cela va “péter” !

En conclusion, le but n’est pas de te dire de ne rien acheter, de faire la gueule et de ne pas voir ta famille en ce temps de Noël ! Mais plutôt de questionner ces “obligations” que l’on peut être plus ou moins à l’aise de vivre selon les années, selon notre histoire. Et de te dire que “c’est ok” ! Laisser aller ces obligations pour écouter ce que tu veux vraiment toi, cette année ! Et ceci, chaque année ! Cela renouvelle et enlève de la pression !

Personnellement, j’aime beaucoup : à la fois les célébrations religieuses, les chants de la messe de Minuit, les crèches tant dans les églises que dans les maisons et aussi l’attente des cadeaux le dimanche matin, les retrouvailles et les jeux avec les cousins/nes, les bons repas… Et c’est très positif pour moi. J’aime beaucoup en tant qu’adulte regarder les enfants ouvrir leurs cadeaux et s’émerveiller de ce qu’ils ont reçu. J’aime chanter les chants de Noël et jouer les Noëls à la flûte ! Cela peut-être intéressant de regarder plutôt que les obligations, ce que tu aimes et de te l’offrir !

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