Le Verbe s’est fait chair !

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Cette expression “Le Verbe s’est fait chair” utilisée par saint Jean au début de son Evangile est au cœur de notre foi et singulièrement du mystère de Noël ! Qu’est ce que cela veut dire ? En quoi ce mystère 

« Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous » (Jean 1, 14) est une parole que nous récitons lors de l’Angelus, cette prière qui a rythmé la prière quotidienne des paysans de France pendant des générations… En témoigne la belle peinture de l’Angelus de Jean-François Millet que l’on peut admirer au musée d’Orsay. Saint Jean est l’écrivain qui à la fois a reçu le symbole de l’Aigle, tant il parle différemment des autres évangélistes, il a délibérément parlé autrement, dans un style plus symbolique et “théologique”. Et à la fois, il est l’évangéliste qui a voulu dire la force de l’Incarnation. Cela veut dire quoi ? Dieu, éternel et tout-puissant, a choisi de prendre la condition humaine, de devenir pleinement et réellement l’un de nous. Ce mystère de l’Incarnation est un des fondements de la foi chrétienne, avec le mystère pascal.

Un Dieu qui se fait proche

Quand l’évangéliste Jean parle du Verbe, il fait référence au Logos, la Parole créatrice de Dieu, présente depuis les origines. Cette Parole, par laquelle tout a été fait. Au tout début de la Bible, le livre de la Genèse nous rapporte combien Dieu créé par sa parole : “il dit et cela fut” ! Avec la naissance de Jésus, une étape supplémentaire est franchie : Dieu lui-même devient homme. Il prend chair dans la fragilité d’un nouveau-né, à Bethléem. Il devient vulnérable, mortel en Jésus. Dieu ne reste pas à distance ; il s’approche de l’humanité, partageant nos joies, nos souffrances et nos limites. Par l’Incarnation, Dieu devient Emmanuel, « Dieu avec nous », un compagnon sur le chemin de la vie. Il peut nous comprendre “de l’intérieur” !

La chair, une réalité transfigurée

En prenant chair, Jésus valorise la condition humaine dans toutes ses dimensions. Le corps, souvent méprisé ou considéré comme un obstacle à la vie spirituelle, devient, à travers l’Incarnation, le lieu de la rencontre avec Dieu. Par Jésus, la chair n’est plus seulement matière, mais un lieu de révélation, un espace où la grâce de Dieu se manifeste.Une parole théologique dit : ce qui n’est pas assumé n’est pas sauvé… Le fait que Dieu devienne pleinement humain nous permet d’être pleinement sauvé !

L’Incarnation est aussi un appel à regarder notre humanité autrement : avec ses fragilités et ses grandeurs, elle est capable d’accueillir la divinité. Ce mystère donne un sens nouveau à la vie, un regard de dignité sur chaque personne.

Une lumière pour le monde

Le Verbe qui se fait chair n’est pas un événement isolé. À travers la naissance de Jésus, Dieu montre son désir de transformer le monde. Par l’amour et le don de lui-même, il éclaire les ténèbres. Ce Verbe incarné est la lumière qui vient éclairer nos vies, un appel à sortir de nos zones d’ombre pour marcher dans l’espérance et la vérité.

Vivre le Verbe incarné au quotidien

Pour les chrétiens, le mystère de l’Incarnation ne se limite pas à une commémoration liturgique. Il invite à incarner, dans nos gestes et nos paroles, l’amour de Dieu. Chaque sourire, chaque acte de générosité, chaque réconciliation devient une manière de rendre tangible cette lumière dans le monde. Vivre Noël, c’est prolonger cette Incarnation en se faisant, à notre tour, porteurs du Verbe, témoins de l’amour divin dans nos vies quotidiennes.

Conclusion : un mystère à contempler et à vivre

« Le Verbe s’est fait chair » n’est pas seulement une vérité à croire, mais un mystère à contempler et à vivre. En devenant homme, Dieu nous appelle à l’aimer et à nous laisser transformer par son amour. À Noël, il ne s’agit pas seulement de célébrer une naissance, mais de laisser cette lumière divine habiter nos cœurs et illuminer nos vies. Le Verbe fait chair est une invitation à incarner la joie, la paix et l’amour dans le monde.

POUR ALLER PLUS LOIN : 

1. Les Écrits johanniques :
– Évangile selon Saint Jean : Le Prologue (Jean 1, 1-18) : une méditation centrale sur le Verbe incarné.
– Les discours de Jésus (par ex. Jean 6 sur le pain de vie) approfondissent l’idée de l’Incarnation comme une nourriture spirituelle.
– Première Lettre de Saint Jean :« Ce que nous avons vu, entendu, et touché » (1 Jean 1, 1-4) : un témoignage direct sur le Verbe incarné.
– Apocalypse : Le Christ ressuscité comme le Verbe glorifié (Apocalypse 19, 13 : « Il est vêtu d’un manteau trempé de sang, et son nom est : le Verbe de Dieu »).

2. Les Pères de l’Église
– Irénée de Lyon, Contre les hérésies, Livre IV) :Irénée explore le thème de l’Incarnation comme un mystère salvifique, unissant Dieu et l’homme.
– Origène, Homélies sur l’Évangile de Jean : Une exégèse approfondie du Prologue de Jean.
– Athanase d’Alexandrie, Sur l’Incarnation du Verbe : Ce traité est l’un des plus célèbres sur le mystère de l’Incarnation, démontrant comment le Verbe assume la nature humaine pour sauver l’humanité.

3. Les mystiques chrétiens
– Julienne de Norwich, Révélations de l’Amour divin, Traduction par Denis Sureau, Artège, 2016. Méditations sur l’amour incarné de Dieu révélé en Jésus-Christ.
– Bernard de Clairvaux, Sermons pour le temps de Noël : Une méditation mystique sur l’Incarnation et la Nativité.
– Jean de la Croix, Cantique spirituel : Une approche poétique et mystique de l’union entre l’âme et le Christ incarné.

4. Les écrivains contemporains
– Hans Urs von Balthasar, Le mystère de l’Incarnation :Une théologie approfondie qui relie l’Incarnation au drame de la rédemption.
– Jean-Luc Marion, Le phénomène érotique : Bien que philosophique, ce texte interroge le mystère du don et de l’amour incarné, éclairant indirectement le Verbe fait chair. Toute son oeuvre est traversé par cette question de l’Incarnation
– Joseph Ratzinger / Benoît XVI, Jésus de Nazareth : L’enfance de Jésus :Une lecture contemporaine et spirituelle du Prologue de Jean et de la naissance du Christ.
5. Liturgie et catéchisme
– Liturgie des heures : Les hymnes et antiennes de l’Avent et de Noël dans la tradition liturgique offrent une riche méditation poétique et théologique sur l’Incarnation. méditer les textes choisis pour les offices et les messes de ce temps est un bon moyen d’approfondissement de ce mystère.
– Catéchisme de l’Église catholique, paragraphes 456-478 : Une synthèse sur le mystère de l’Incarnation.

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