L’Incarnation et nous !

A l’occasion de Noël, prendre deux secondes pour regarder : Qu’est-ce que l’Incarnation ? – rien que cela ! – et quelles implications cela a sur nos vies ?

Qu’est-ce que l’Incarnation ? 

C’est un dogme qui reconnaît que Dieu s’est fait pleinement,réellement et totalement humain en Jésus-Christ… et ceci en ne “perdant rien” de sa divinité. C’est une des spécificités chrétiennes qui a – et reste – une des plus controversées ! C’est vraiment ce mystère sur lequel le temps de Noël met la lumière. C’est tellement plus facile d’adorer un Dieu totalement transcendant, qui n’a rien à voir avec nous comme personne humaine, ou d’honorer une personnalité humaine hors du commun. La tension d’adorer un Dieu qui est fait homme – et qui est aussi “trois en un” ! – là, c’est plus complexe. Et telle est notre foi. Comme le dit Dennis Gira, un mystère, ce n’est pas quelque chose que l’on comprend une fois pour toute, mais quelque chose que l’on a jamais fini de découvrir ! Il en parle de façon très belle et  imagée en parlant de sa femme qui est un mystère pour lui. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne la connaît pas mais que même après des années, il n’a jamais fini de la découvrir. Donc, je ne prétends pas ici “enfermé” le mystère, plutôt nous y ouvrir pour le goûter.

Un bon moyen pour cela peut-être de prendre le temps – pendant ce temps de Noël – de méditer le prologue de l’évangile selon saint Jean (Jean 1, 1-18) qui contient ce fameux : “et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous” (Jean 1, 14) – que nous prions pendant  le chapelet – “et nous avons vu sa gloire” continue le prologue ! C’est de là que vient le mot “incarnation” vient du latin “ in carne”, littéralement : “dans la chair”. Ceci pour dire la réalité de la venue de Dieu dans notre humanité.

Quelles implications pour nous ? 

La première est sans doute de nous mêmes honorer ce corps que Dieu a honoré par sa venue dans notre humanité. Comme j’aime à dire : Dieu ne s’est pas incarné pour que nous nous désincarnions ! Saint Paul nous dit que notre corps est – tout simplement – le Temple de Dieu par notre baptême. Comment prends-tu soin, habites-tu ce corps ? Danses-tu pour dire sa gloire comme David devant l’Arche de Dieu ? 

La seconde est peut-être l’humilité, non pas le fait de se rabaisser, mais le fait de reconnaître qui nous sommes, incluant les dons que Dieu nous a fait et aussi nos fragilités. Cela t’est déjà arrivé de reconnaître que tu n’avais pas été “super” dans telles circonstances. Il peut arriver que cela soit mal reçu – et là c’est le problème du récepteur si tu l’as fait de façon juste – mais souvent, c’est un soulagement des deux côtés !

Enfin, j’aimerai citer une parole de saint Athanase d’Alexandrie : “Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu” (Sur l’Incarnation 54,3 : PG 25,192B). Telle est la finalité de l’Incarnation “nous amené avec lui dans sa gloire”, nous “diviniser” comme dit la théologie orientale. En laissant l’Esprit-Saint agir en nous, être de plus en plus proche de Dieu, “configurer” au Christ.

Bonne méditation !

Prologue de l’Evangile selon saint Jean – TOB 1 Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. 2 Il était au commencement tourné vers Dieu. 3 Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui. 4 En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes, 5 et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point comprise. 6 Il y eut un homme, envoyé de Dieu : son nom était Jean. 7 Il vint en témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui. 8 Il n’était pas la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière. 9 Le Verbe était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme. 10 Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l’a pas reconnu. 11 Il est venu dans son propre bien, et les siens ne l’ont pas accueilli. 12 Mais à ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. 13 Ceux-là ne sont pas nés du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu. 14 Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père. 15 Jean lui rend témoignage et proclame : « Voici celui dont j’ai dit : après moi vient un homme qui m’a devancé, parce que, avant moi, il était. » 16 De sa plénitude en effet, tous, nous avons reçu, et grâce sur grâce. 17 Si la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. 18 Personne n’a jamais vu Dieu ; Dieu Fils unique, qui est dans le sein du Père, nous l’a dévoilé. – Lire plus ici: https://chretien.news/bible/jean-1-tob/