
Bâtir des relations fructueuses s’apprend. Peut-être as-tu déjà entendu parler d’analyse transactionnelle ? Qu’est-ce que que c’est ? En quoi cela peut t’être utile ? Voilà ce que nous allons aborder aujourd’hui !
Eric Berne est un psychiatre et psychanalyste canadien. Il a modélisé les relations en partant du modèle freudien qu’il a transformé en parlant des trois états du moi en : enfant, adulte, parent. Il appelle les relations entre les personnes : “transaction” ou “jeux”. Il a constaté que des jeux relationnels se mettent en place entre les personnes et qu’il est possible de leur faire prendre conscience de ces jeux et de se positionner autrement, en “adulte”. Eric Berne vise l’autonomie de la personne ! C’est ce qui me plaît dans son modèle avec son côté opérationnel aussi.
Les trois états du moi sont présents en chacun/e de nous, que nous en ayons conscience ou non !
- Le moi “parent” est le modèle de comportement, des idées et des valeurs que nous avons acquis de nos parents ou figures d’autorité.
- le moi “adulte” est le mode de pensée actuel, qui traite l’information de manière objective, fondée sur le présent et dénuée d’émotions inutiles
- le moi “enfant” est le reflet des réponses émotionnelles, des expériences et des sentiments que nous avons vécus pendant notre enfance.
Lors d’une interaction avec quelqu’un me poser la question : “qui parle à qui ?” est souvent intéressant !
Les “transactions” – relations – peuvent être :
- soit : complémentaires : les relations se déroulent de manière harmonieuse, fluide, les états du Moi de l’un se correspondent. exemple – Un moi “parent” parle à un moi “enfant” et les deux sont “ok” avec cela – inconsciemment !.
- soit : croisées : les relations impliquent alors un changement d’état du Moi entre les personnes, cela peut être source de malentendus ou de conflits. Exemple – quelqu’un qui était soumis en mode “enfant”, prend sa place d’ “adulte” -> incompréhension de l’autre personne qui avait l’habitude d’être en mode “parent.
Eric Berne dans son premier livre – Des jeux et des hommes – met en avant 36 jeux psychologiques ! Il a analysé les relations -transactions – et a constaté qu’il y avait des comportements répétitifs qu’il a appelé précisément jeux psychologiques. Ces jeux sont des transactions cachées qui permettent de répondre à ses propres besoins émotionnels non résolus. Un jeu “connu” est le fameux “triangle de Karpman” : victime, persécuteur, sauveur. Ce point mériterait un article à lui tout seul. On touche là aux bénéfices secondaires, souvent inconscient. Si je me plains, j’attire l’attention sur moi et on va s’occuper de prendre soin de moi. Si je me met en colère, on va me “fiche la paix” et j’obtiens ce que je veux…
Eric Berne utilise le terme de “stroke” qui est polysémique en anglais, pouvant signifier à la fois “caresse” et “coup de pied” !! Les stroke désignent des interactions particulières qui sont des signes de reconnaissance ou retour. Ceux ci peuvent être négatif ou positif. Ils peuvent être conditionnels ou inconditionnels. Exemple d’un stroke positif conditionnel : ‘tu es bien habillée aujourd’hui”. C’est circonstanciel : aujourd’hui. Et le stroke est positif : c’est un compliment. Un stroke négatif inconditionnel serait : tu es toujours en retard. C’est général : “toujours” ! Eric Berne suggère d’apprendre à faire des strokes pour donner du “feed-back”, par contre, il recommande pour les stroke négatifs de n’utiliser que les stroke conditionnels, les inconditionnels abîmant la relation.
Si dans l’analyse transactionnelle, il s’agit d’analyse les relations, il y a bien deux axes : la relation à soi et la relation aux autres. Eric Berne parle alors de “position de vie”, acquis durant l’enfance. Spontanément,on va avoir tendance à plutôt avoir une vision positive ou négative de soi et des autres, de façon assez “globale”.
- Je suis OK, vous êtes OK (++) : la relation idéale selon l’analyse transactionnelle
- Je suis OK, vous n’êtes pas OK (+-) : mépris, supériorité
- Je ne suis pas OK, vous êtes OK (-+) : sentiment d’infériorité
- Je ne suis pas OK, vous n’êtes pas OK (–) : position de renoncement
L’image que j’ai de moi, de l’autre a forcément une influence sur les jeux relationnels que j’entretiens.
L’analyse transactionnelle est utilisée en thérapie, en éducation, en coaching. Elle permet de comprendre les dynamiques relationnelles, les jeux qui sont “en jeux” et montrent les “enjeux” inconscients ! Faire ces prises de conscience permet de modifier les réponses et les jeux relationnels. L’analyse transactionnelle a donné naissance à d’autres démarches comme la “process comm” très utilisé en entreprise ou la Gestallt-Thérépie sont issues du courant de l’analyse transactionnelle.
Cette contribution ne vise qu’à vous donner quelques clés pour que vous cherchiez à en savoir davantage. Je t’encourage à aller creuser la question, c’est vraiment une démarche très enrichissante !
ressources :
Beaucoup d’articles présentent la démarche et l’historique de l’analyse transactionnelle, comme ces deux là :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse_transactionnelle
https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=analyse_transactionnelle_th
sur les jeux psychologiques :
Bien sûr, vous pouvez lire les
Les livres et articles d’Eric Berne ou des manuels présentant l’analyse transactionnelle.
Le premier ouvrage d’Eric Berne sur la question est :
- Eric Berne, Des jeux et des hommes, Stock, 1984.
Personnellement, j’avais travaillé à partir de cet ouvrage : René de Lassus, L’analyse transactionnelle, Découvrez les trois facettes de votre personnalité, Marabout, 2022.
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