
Nos choix et renoncements sont liés et s’éclairent l’un l’autre. En quoi ? Comment cela fonctionne ? Voilà ce que nous allons voir ici.
Quand nous parlons de choix, nous pouvons oublier qu’il va avec le renoncement. Autant le mot choisir paraît positif, autant le mot renoncement plaît moins – forcément ! Mais la partie renoncement éclaire nos choix et il est bon d’en prendre conscience pour choisir “jusqu’au bout”. A l’IFHIM, nous avons appris à observer et faire prendre conscience des forces vitales qui habitent les personnes que nous accompagnons. Pour voir ces forces, il y a des indices de forces et le choix et le renoncement sont parmi les 10 indices que l’on retrouve dans toute expérience ! Parfois le renoncement est “facile”, parfois il est moins aisé. Parfois, ce renoncement est conscient, parfois non.
De toute façon, c’est important d’aller voir ce qui est en jeu. Les questions clés peuvent alors être :
- Qu’as-tu mis de côté pour pouvoir poursuivre ce que tu voulais ?
- A quoi as-tu renoncé ?
- As-tu renoncé jusqu’au bout ? ou est-ce qu’il reste un petit regret… Si oui, de quoi ?
Et ces éléments prépare le :
- “et que choisissais-tu ?
Nous pouvons être comme sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et vouloir choisir “tout”, mais c’est habituellement assez irréaliste.
Pour illustrer concrètement mon propos,je prendrais deux exemples.
Un samedi matin, je me suis fait invitée à prendre un café sur le marché de Bernay. Jusque-là, tout va bien. On échange et là, mon interlocuteur m’apprend qu’il a des enfants. Donc, je demande s’il est marié, il me dit que oui… Pour moi, cela a alors été tout de suite clair dans ma tête : je ne vais pas m’engager à quoi que ce soit de plus que ce café. Après, il m’inonde de message, demandant à ce qu’on se revoit. Je lui ai demandé ce qu’il voulait. Et là, il me dit qu’il m’aime bien etc. Et là, je lui ai dit clairement : “tu es marié. Il ne se passera rien. Je ne suis pas intéressée.” En voilà un, qui n’a pas vraiment choisi… et encore moins renoncé. Il est sensé avoir fait le choix d’une femme, puisqu’il est marié mais cela ne lui pose aucun soucis d’aller voir ailleurs !
Parfois, on peut aussi avoir pensé faire un choix clair et un renoncement clair. Quand j’ai fait le choix de prendre de la distance vis à vis de mon chemin monastique, j’ai pris deux ans pour discerner si je voulais y rester ou le quitter. Et j’ai choisi la seconde option. Pour moi, mon choix était clair. Pourtant, l’été dernier, lors d’une retraite dans une communauté amie, je me suis retrouvée face à tout ce que j’aimais de cette vie : les temps de prière, la communauté, l’enseignement monastique…Et cela a été difficile pour moi affectivement d’être confronté à tout ce que j’avais “perdu” par mon choix de partir. Jj’ai réalisé que si j’avais choisi de partir, je n’avais pas vraiment renoncé “jusqu’au” bout à cette forme vie qui m’a nourri, formé et que j’ai aimé. Cela m’a montré que j’avais un pas de plus à faire pour pleinement choisir cette nouvelle vie qui est mienne, j’avais aussi à pleinement renoncé à cela.
Et toi, quand tu regardes tes choix passés ou présents, est-ce que tu regardes aussi ce que tu laisses de côté ? Pour choisir pleinement, il est bon de le faire sans angle mort. La question du renoncement permet de regarder cela et de faire un choix d’autant plus plein, conscient et assumé.
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